Chapitre premier : La tempête de fer

Chapitre premier : La tempête de fer

Euthéria n’a pas toujours été le havre de paix et le monde de lumière que nous connaissons aujourd’hui. Il fut un temps où ses seigneurs menaient une lutte acharnée les uns contre les autres, assaillis de toutes parts par des hordes de liches et autres atrocités abyssales. Pourtant un jour ses trois plus grands seigneurs se réunirent en conclaves avec leurs chevaliers les plus proches pour décider de créer un pays où les monarques seraient désignés par voie d’élection et où nul ne surpasserait la loi.

L’homme aurait pu tirer les leçons du passé dès le grand bouleversement qui, jadis, ravagea l’humanité tout entière ! Seulement, les hommes se croyant au dessus des dieux avaient ouvert par leurs sciences des brèches en direction de mondes cataclysmiques : l’end, le nether ; détruisant par la même leur propre univers.

Oui, les lambeaux de l’humanité auraient pu tirer de nombreuses leçons de ces mésaventures, cependant il s’en suivit des siècles de tueries incessantes, les maîtres massacrant allègrement leurs serfs et leurs adversaires.

La légende raconte que le seigneur Belenor, le béliqueux, combattait seul des créatures de terreur, ses plus vaillants guerriers à ses pieds, sous un orage ravageur. Jamais son avant poste de Fort-haut ne tomberait aux mains des sorcières et autres enfants de l’enfer. Alors qu’encerclé il épuisait rageusement ses dernières forces, le seigneur de guerre Kerdwal et le prince Manndermacht se réunirent sur le champ de bataille pour décimer l’armée ennemie. Les pertes furent si nombreuses que les quelques restes de l’humanité manquèrent de sombrer à jamais.

« Je m’en souviens encore, écrivait feu le grand commandant de l’armée de Belenor, comme les flèches sifflaient et les grognements de ces immondices putrides. Un arachnide deux fois plus haut que mon cheval me rongeait la jambe tandis que je me débattais avec ce qui me restait de bouclier, chialant comme un nouveau né. Oui, hurlant et suppliant  de toutes mes forces qu’on veuille bien m’achever ! »

La tempête de fer, ainsi fut désignée la bataille qui scelle, depuis, la volonté de ces trois seigneurs de forger une puissante nation où, enfin, tous pourraient vivre en paix. Depuis lors, les créatures continuent bien sûr à infester les terres fertiles d’Euthéria, mais gageons que le nouvel ordre du pays saura nous en préserver.

Belenor

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